En 1899, une jeune fille de dix-huit ans arrive en Californie, dans le ranch des Nordling, où elle remplace l'ancienne institutrice et observe le petit monde qui l'entoure.Tomales Bay, Californie, 1899. J'ai dix-huit ans et je viens d'arriver au ranch des Nordling où je remplace l'institutrice qui, d'après madame Nordling, ne valait rien. Ma tante m'a trouvé ce poste pour se débarrasser de moi parce que je lui coûtais trop cher et qu'elle a de toute façon toujours préféré ma soeur. Depuis mon arrivée, j'observe le petit monde qui m'entoure : Olavo le passeur qui m'aime bien, Martha la bonne qui ne m'aime pas, O'Reilly la cuisinière, Li qui s'occupe du linge, Maria Smith, méprisée par tous parce que c'est une Miwok, et son fils que martyrise à l'école l'aîné des enfants du métayer. Madame Nordling est enfantine, charmante, fragile, tout le contraire de sa belle-mère paralytique. Mais il y a surtout Monsieur Nordling qui devient beau quand il s'anime. Ce soir, il m'a souri, lui qui d'habitude a toujours l'air si grave. Nous venions de quitter la table et j'allais me retirer quand il m'a dit Bonsoir, Mademoiselle et m'a souri. J'ai alors eu l'impression que tout venait de basculer.Dans ce roman historique, qui prend pour cadre la Californie de la toute fin du XIXe siècle, Tomales fait la rencontre de Monsieur Nordling. À partir de là, tout va changer pour elle !EXTRAITLa silhouette d'un embarcadère se profila enfin. On descendit du bateau pour monter dans une carriole tirée par un gros cheval. J'ai grelotté pendant tout le reste de la route qui nous mena sur la crête où le ranch des Nordling apparut soudain. Ses grands bâtiments noyés dans la brume paraissaient sans fin, immenses.Tout était tranquille mais lorsque l'on pénétra dans la cour, ce fut brusquement un va-et-vient continu d'hommes, d'animaux domestiques et de bétail dans un bruit assourdissant d'aboiements, de mugissements, de scie et de coups de marteau. Il y avait aussi une odeur de lait un peu écoeurante. Olavo arrêta la carriole devant une jolie maison en retrait des autres bâtisses. Elle ressemblait à la maison des McInnis. C'est la véranda avec sa frise en demi-lunes qui m'y fit penser. Le jardin, très bien tenu, très fleuri, avait des petites allées en rocaille bordées de buis taillé. Deux palmiers un peu maigres encadraient ce carré de verdure comme deux sentinelles.À PROPOS DE L'AUTEURSophie Cicerone a travaillé dans l'édition et pour la presse écrite avant de créer une agence de photo aux États-Unis. Elle a publié des nouvelles et un récit pour enfants. Sans Un Cri est son premier roman. Elle vit en Californie.