Seminar paper de l'année 2003 dans le domaine Etudes des langues romanes - Français - Littérature, note: Sehr gut, Universität Wien (Romanistik), cours: La ville Alger dans la litterature francaise, langue: Français, résumé: Jean Pélégri est né à Rovigo le 20 juin 1920, il est issu d¿une famille de gros propriétaires terriens, installés dans la Mitidja depuis les premiers temps de la colonisation. Cette enfance terrienne marquera toute l¿(?)uvre à venir. Tous les personnages des romans de Pélégri, soient indigènes ou colons, sont des ruraux, des paysans. La ville, et plus encore la mer, lieux communs de la littérature des Français d¿Algérie depuis Gabriel Audisio et Albert Camus - des pies-noirs comme Jean Pélégri -, lui sont en revanche peu familières.Il a passé une enfance privilégiée - proche cependant des ouvriers arabes de la ferme. Lorsque dans les années 30 son père est ruiné, ce sont eux qui vont nourrir la famille, geste que Jean n¿oubliera jamais. Après des études de philosophie à Alger, puis la Deuxième Guerre Mondiale, Pélégri est nommé professeur en Corse, puis en Algérie où il retrouve sa famille. En 1952, les éditions Gallimard publient L¿Embarquement du lundi, roman sensuel, constitué en inventaire des bonheurs de l¿enfance. Suivront ses deux (?)uvres les plus connues, composées durant la guerre d¿Algérie : Les Oliviers de la justice (1959) et Le Maboul (1963).La première, très autobiographique, est le récit d¿une double perte : disparition d¿un père aimé et dépossession du sol natal - rapidement constituée en double héritage : indéfectible attachement à la Mère Algérie (titre d¿un récit ultérieur de l¿auteur), indépendante et profonde solidarité avec la minorité pied-noir contrainte de la quitter, mais conscience que la justice et le bon droit sont de l¿autre côté. Dans Le Maboul, le personnage principal est un indigène dépouillé de tout : de son histoire par le colonialisme, de sa famille par la guerre, de son présent par sa maboulie ... Tour à tour maltraité par les militaires français et les maquisards algériens pour des raisons contradictoires qu¿il ne comprend jamais, Slimane paraît supporter, sans en être atteint, tous les événements. Au bout du compte, le meurtre qu¿il commet - qui l¿a souvent fait considérer comme un anti-Meursault - rejoint par bien des aspects le geste de l¿étranger de Camus. En 1968, une pièce de Théâtre, Slimane, a été adaptée de ce roman.