Un enfant camerounais raconte sa perception de la culture et du mode de vie français qu'il découvre...Onana, dix ans, quitte son pays natal, le Cameroun, et arrive en France avec sa mère. Le jeune garçon est impressionné par l'immense aéroport, les transports modernes et confortables, les supermarchés, l'opulence apparente. Il est également heureux de revoir son père qui les a précédés quelques années plus tôt. Mais Onana est surpris par le peu de communication entre les gens, la froideur du climat, et un mode de vie très différent de celui qu'il connaît. Peu à peu, la nostalgie le gagne. Il est partagé entre deux cultures dont il ressent fortement les oppositions.Découvrez le témoignage révélateur d'Onana, dix ans, partagé entre deux cultures dont il ressent fortement les oppositions : originaire du Cameroun, il s'installe en France avec ses parents.EXTRAITQuand j'étais au Cameroun, je me levais généralement très tôt, un peu avant le lever du jour.Maman était déjà debout depuis longtemps, car elle devait s'occuper de toutes les tâches ménagères avant de partir elle-même à son travail. À six heures du matin, elle avait déjà lavé et tendu le linge dans la petite cour sur le côté, nettoyé le sol de la maison, et m'avait préparé mon pain rassis de la veille avec du beurre ou de l'arachide, c'était mon pique-nique pour le déjeuner, eh oui, pas de cantine là-bas !Quand j'arrivais dans la cuisine, après avoir fait un brin de toilette et m'être habillé, maman profitait d'une petite pause détente, elle buvait tranquillement un bol de chicorée et mangeait une tranche de pain. Elle s'inquiétait toujours de savoir si j'avais assez mangé.Nous habitions dans le quartier d'Akwa. Mon école se situait loin de chez nous, à Bessengue, un autre quartier de Douala, près de la gare centrale, alors je ne devais pas traîner pour ne pas arriver en retard. Le plus souvent, j'y allais à pied, ce qui prenait presque trois quarts d'heure, mais parfois, pendant la saison des pluies par exemple, maman me donnait quelques francs CFA afin que je puisse m'y rendre en taxi ou avec un bensikin.À 8 h 30, la journée d'école commençait toujours de la même façon : debout, nous chantions tous en coeur l'hymne national. Suivaient la récitation des tables de multiplication et le calcul mental. La maîtresse interrogeait au hasard quatre ou cinq élèves et nous avions intérêt à ne pas nous tromper ! Un peu trop d'hésitations, deux trois erreurs, et la maîtresse haussait immédiatement le ton puis nous tapait sèchement sur le bout des doigts avec une règle. Une fois la récitation terminée, nous pouvions alors nous asseoir et sortir nos cahiers.Nous avions un uniforme impeccablement lavé et repassé. Ma grand-mère m'a expliqué que l'uniforme permet de gommer les différences sociales entre les enfants et qu'ainsi, il n'y avait ni riche ni pauvre. Du moins en apparence...A PROPOS DES AUTEURSCouple franco-camerounais, Didier Reuss et Jessica Reuss-Nliba sont unis non seulement dans l'écriture, mais aussi dans la vie, Ils écrivent beaucoup autour de l'Afrique (mais pas seulement), pour les 8-12 ans, mais également pour les tout-petits. Ils organisent régulièrement tous les deux des ateliers d'écriture dans des écoles, des collèges et des bibliothèques.